
Contexte
L’agriculture joue un rôle majeur dans l’économie et le développement du Ghana. Selon le Ministère de l’Alimentation et l’Agriculture, au Ghana, en 2015, elle a contribué à 44.7% de l’emploi total et 20.2% du PIB. Pourtant, depuis des années, le secteur fait face à des défis grandissants, résultant de l’érosion des terres agricoles, la désertification et la baisse de la fertilité des sols, tout en étant sous la pression de l’augmentation des besoins en alimentation de la population. Le besoin de satisfaire cette demande dans de telles circonstances a conduit les Ghanéens travaillant dans l’agriculture à augmenter de manière significative leur utilisation de produits agrochimiques, ce qui a un impact alarmant sur l’environnement. En effet, l’utilisation intensive des pesticides en particulier détériore et contamine les légumes, sols, bancs de poissons, et autres ressources naturelles, tout en présentant de grave risques pour la santé des agriculteurs. Sans suivi environnemental ni sensibilisation sur le sujet, les agriculteurs ignorent les conséquences nocives de ces pratiques.
Nos objectifs
L'objectif principal du projet SABA est de promouvoir l'adoption de pratiques agricoles plus durables auprès des petits exploitants au Ghana, en les sensibilisant aux risques liés à l'utilisation intensive de produits agrochimiques, et en leur présentant des solutions alternatives, telles que la permaculture ou l'agroforesterie. Ainsi, nous avons pour mission de permettre une amélioration de leur qualité de vie grâce à une augmentation des revenus résultant d’une productivité plus élevée et d’une plus grande compétitivité, conséquences de la pratique d’une agriculture plus durable. L’effet passera aussi par une réduction des risques sanitaires liée à la baisse de l’utilisation de produits agrochimiques.
De plus, nous envisageons de promouvoir une gestion plus durable des ressources naturelles utilisées pour l’agriculture, à savoir les sols et l’eau, afin de garantir l’utilisation de ces ressources sur le long terme. Enfin, en encourageant la durabilité, le projet a pour but d’augmenter la résilience de ces agriculteurs au changement climatique, qui impacte principalement la désertification de la région.

Où ?
La région Brong Ahafo, au Ghana
Brong Ahafo est une région située au centre-ouest du Ghana. Sa surface est de 39,557 km2 et elle est la deuxième plus vaste région du pays. Sa population s'élève à 2,310,983 habitants, dont 66.4% dépendent de l'agriculture.
À propos du projet
Qu'est-ce que le projet SABA ?
À travers le projet SABA, nous avons pour objectif d'aider à réduire l'impact néfaste de l'utilisation intensive de produits agrochimiques en sensibilisant les petits exploitants à cette problématique, et en leur présentant des pratiques agricoles durables qui limiteraient l'empreinte environnementale de l'agriculture tout en améliorant les conditions de vie des agriculteurs.
Où et quand ?
Le projet SABA sera implémenté sur le terrain pendant deux semaines, en mars 2019. La première semaine sera dédiée à des visites dans des fermes de la région Brong Ahafo, afin d'évaluer la situation et de discuter du problème avec les agriculteurs. Pendant la deuxième semaine, nos efforts seront portés sur l'organisation de deux ateliers, au cours desquels les agriculteurs seront familiarisés avec le problème de surutilisation des produits agrochimiques et avec des pratiques agricoles alternatives.
Création d'un réseau pour des pratiques agricoles durables
En invitant divers acteurs du secteur à ces ateliers (ONG, secteur privé, représentants du gouvernement, universitaires), nous avons pour intention de pallier au manque de la transmission de l’information entre les agriculteurs et ceux qui détiennent les solutions pour le changement. Rassembler les acteurs du secteur sera un moyen de créer un réseau d’acteurs pour l’agriculture durable et stimuler la transition de la région Brong Ahafo à l’agriculture écologique.

Résultats attendus
Sur le court terme, le projet SABA permettra aux agriculteurs d’être mieux renseignés sur les effets secondaires nocifs des produits agrochimiques, et sur l’importance du problème. À travers la promotion de pratiques agricoles durables, le projet aura également une influence sur les comportements des agriculteurs en les encourageant à changer leurs habitudes de travail et adopter des pratiques agricoles plus respectueuses de l’environnement.
Sur le long terme, faire prendre conscience des effets secondaires néfastes des intrants externes chimiques et inciter les petits exploitants ghanéens à adopter des méthodes agricoles durables pourrait limiter drastiquement la détérioration de l’environnement, et par conséquent améliorer la qualité de vie des agriculteurs, à travers l’amélioration de la qualité des sols et de la production, une compétitivité plus élevée et une baisse des risques sanitaires liés à l’utilisation intensive des pesticides.
SABA et les Objectifs de Développement Durable (OD)
Les objectifs du projet SABA s’inscrivent dans l’agenda de développement global, caractérisé par les Objectifs de Développement Durable (ODD) des Nations Unies. Ce projet a pour but de participer à la réalisation des objectifs globaux suivants :

En encourageant les petits exploitants de la région de Brong Ahafo, au Ghana, à adopter des pratiques agricoles plus durables qui sont à la fois respectueuses de l’environnement et génératrices de gains de productivité, le projet SABA jouera un rôle crucial dans la réduction de la pauvreté sur le long-terme.

Présenter aux agriculteurs des pratiques agricoles plus durables qui permettent d’accroître et de diversifier la production tout en conservant la qualité et fertilité des sols, contribuera à réduire la faim et malnutrition auprès des populations rurales.

Sensibiliser les petits exploitants agricoles aux risques que les produits agrochimiques présentent pour leur santé et les encourager à adopter des alternatives plus durables participera à l’amélioration de la santé et bien-être au sein de la région de Brong Ahafo.

Des risques importants de contamination de l’eau sont encourus lorsque des produits agrochimiques tels que les pesticides et herbicides sont utilisés de manière intensive. Informer les agriculteurs sur les dangers liés à une forte utilisation de produits chimiques et les encourager à adopter des intrants externes plus durables contribuera à préserver une eau propre et saine.

Le travail ne peut être considéré comme décent lorsqu’il devient néfaste pour la santé des travailleurs. Pourtant, au Ghana, dans le cadre de leur activité, de nombreux agriculteurs tombent malades suite à leur contact quotidien avec des produits agrochimiques. En encourageant l’adoption de pratiques agricoles plus durables qui n’impliquent pas l’utilisation de ces produits, le projet SABA participera à la réalisation de l’objectif “travail décent” au sein du secteur agricole. De plus, ces pratiques agricoles durables favoriseront la croissance économique en encourageant l’accroissement de la productivité et compétitivité des petits exploitants, ainsi que leurs revenus.

En s’assurant que les petits exploitants de Brong Ahafo sont informés sur les effets néfastes des produits agrochimiques et l’existence de pratiques agricoles plus durables, le projet SABA contribuera à la réduction des inégalités d’accès à l’information. De plus, en participant à la hausse des revenus des agriculteurs, l’initiative favorisera également la diminution des inégalités entre les zones rurales et urbaines.

L’un des objectifs principaux du projet SABA est d’encourager les petits exploitants à adopter des techniques de production qui sont respectueuses de l’environnement. En mettant en avant, à travers ces méthodes, l’importance de répondre aux besoins des générations futures, le projet soutiendra une production et une consommation plus responsables.

Sensibiliser les agriculteurs sur les dangers liés à l’utilisation intensive des produits agrochimiques et les encourager à se tourner vers des alternatives agricoles plus durables contribuera à limiter l’impact environnemental de leur activité et à renforcer leur résilience au changement climatique.